lundi 18 juin 2018

Les cheminots ont ils perdu la guerre ou une bataille ?

Afin d’ôter tout doute, je ne me crois pas en guerre, mais j'utilise tout simplement une expression française bien connue !

Les journalistes et d'autres idiots utiles s'offusquent que la grève continue avec SUD-Rail et CGT pendant le bac et cet été. Il n'y a rien de surprenant puisque la réforme n'est pas acceptée par une majorité de cheminots et que le gouvernement et la direction SNCF ont décidé de nous faire la peau avec le soutien des médias et une partie des Français. De plus les SMS que nous recevons en interne ne vont pas calmer les esprits comme le dernier de M. Pépy et M. Jeantet qui sous-entend en gros la loi est votée, on a gagné, maintenant vous êtes au tapis, repartez au boulot.

Petit aparté à propos de l'émission RMC - les grandes gueules du 18.06.2018. La femme et les autres membres de cette émission se permettent de dire que les syndiqués SUD-Rail et CGT n'ont même pas le baccalauréat et en quelques sortes, trois neurones, ressemblent beaucoup à du mépris. N'oubliez pas, madame, que dans cette émission, vous n’êtes qu'une chroniqueuse à laquelle on donne trop d'importance dans les analyses de comptoirs de bistrots sur des sujets divers et variés. Ils suffit de vous écouter pour comprendre que vos analyses ne sont pas construites, mais purement subjectives. Fin de l'aparté.

Les cheminots qui continuent à effectuer cette grève font partie du noyau dur qui correspond à environ 10% du personnel, mais la baisse du taux de grévistes ne veut pas dire que la réforme est acceptée par une majorité des agents SNCF. C'est comme calculer le nombre de manifestants pour déterminer l'opposition à une réforme ! Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas beaucoup de manifestants que les Français ne sont pas opposés à une réforme.

Personnellement, je ne suis pas proche des idées syndicales de SUD-Rail et CGT et j'accepte que le parlement godillot et le sénat aient entériné la réforme ferroviaire par le vote. Je fais partie de ces cheminots qui pensent qu'on nous avons perdu une bataille, mais pas la guerre. La prochaine bataille va se jouer dans les urnes puisque c'est la seule chose que l'on ne peut pas nous confisquer pour le moment. Aux Européennes pour commencer, puisque nous avons bien compris que c'est une application stricte des directives européennes par le gouvernement sans oublier une revanche de M. Pépy pour le conflit de 2014. C'est son baroude d'honneur avant de quitter la direction du groupe SNCF.

Tous les éléments de langage du gouvernement ou de la direction SNCF pour faire croire aux Français qu'il y a eu des avancées pour les cheminots sont totalement faux. Il y a eu des concertations, mais peu de négociations. Ces éléments de langage sont utilisés pour faire sortir la tête haute les syndicats CFDT et UNSA.

La Macronie, préparez-vous à votre fête électorale par les cheminots. Dirigeants SNCF, préparez-vous à l'effet boomerang parce que je n'ai jamais senti autant de dégoût de la base envers vous.